"Il y avait entre nous tout un monde..."

Bonsoir, nouveau mail de sa part :

"bon je sais que tu m'as dit que c'était pas pressé mais là j'abuse vmt,
je viens de rerentrer chez mes parents et j'ai vu tes affaires regroupées sur mon bureau ...
je pense que je vais quand même te l'en envoyer prck essayer de trouver un moment commun avec Seb jcrois que ça va être chaud, jte l'aurais bien déposé dans ta boite au lettre mais c'est trop gros (bien que ça fait un dixième de la superficie de ton colis)
je ne te demanderais pas de me voir pour te rendre tout ça ne tkt pas, je vais donc te l'envoyer jpense ... et oui tout ça pour ça
donc jte tiens au courant
désolée"

Je l'ai copié tel que avec le langage sms d'origine, que je pense dû à la précipitation même si pour moi les mails restent affaire de bon français contrairement aux sms/messagerie instantanée.
Trêve de futilités, je n'ai pas écrit depuis environ 16 jours comme vous pouvez le voir, est-ce le signe d'une amélioration de ma vie ? Pas complètement, mais je suis ma voie, je me suis fait à l'idée de ne pas rechercher l'amour pour ne plus être déçu, au moins pendant une longue période ou mon cœur guérira des promesses envolées d'un avenir vide de projets. Enfin pas si vide que ça, quelques sorties, des petits voyages puis un grand l'an prochain avec de la chance, et aussi le rêve du permis ! Pour tout dire, profiter de ma jeunesse et de l'insouciance à fond est ce qui m'a fait le plus grand bien, et je compte poursuivre la méthode.
L'été est bientôt fini, et à ce que j'ai compris d'un ancien ami revenu peu de temps par chez nous (qui en passant n'était pas au courant de la rupture d'il y a presque 4 mois) elle vivait dans l'appartement d'une copine le temps de son boulot, pour être prêt de son lieu de job d'été (je sais plus le nom, en gros porter assistance à des personnes plus ou moins dépendantes à leur domicile) je n'ai pas voulu le savoir mais je l'ai su au fil d'une discution, c'est cependant la seule nouvelle que j'aie eue, mais je ne doute pas que l'appart' devait être partagé un certain nombre de nuits... (c'est pour cela que le mail parle de "je viens de rerentrer chez mes parents")

Au fond je m'en fiche maintenant de tout ça, il est clair que de croiser ce (plus très)nouveau couple dans la rue me mettrait des hauts-le-coeur mais je me suis raisonné sur une chose, c'est que ce n'est pas moi qui vais perdre au change, car j'ai devant moi même si ça sera laborieux d'y parvenir, un avenir de possibilités et autant de filles aux caractères semblabes ou différents d'elle à rencontrer. Pendant qu'elle s'engage à nouveau, je fuirais l'engagement le temps de faire toutes les découvertes possibles...

Et pour finir une petite chanson d'un type plus mal que moi qui écrit de sacrés textes malgré un caractère de chien, j'ai nommé Mano Solo (ironiquement son chanteur préfèré avant d'avoir réellement connu l'amour avec moi) :

Il y avait entre nous tout un monde
ou toute une feuille de papier
Il y avait entre nos deux corps des regards en coins
Mâtinés de surprise
Dans une raisonnable méfiance
Je suis tombé pieds joints dans tes pièges non tendus
Pendant que sans le savoir
Tu trônais auréolée de la victoire de ton être sur le mien
J'aurais pu casser comme du verre d'un seul de tes mépris
Je serais mort d'une seule de tes mauvaises intentions
Alors que de ton pas d'intelligence tu marchais dans mes mots
Mes trébuchants outils de préhistoire
Je fus surpris par le bruit de tes talons
Quand d'un coup de tes maigres reins
Tu enjambais mon insoupconné ravin
J'étais là tapi comme un rat
M'abreuvant de saumure
Dans la tombe de mon ombre je vivais couché
Mais j'ai dû me relever pour te regarder partir
Je suis resté là un bon moment
Le vent dans mon cou qui chassait ton odeur
Et jetait la mienne à sa poursuite
J'ai regardé ce monde dans lequel tu vis
J'en connais chaque recoins et déjà je sais où tu habites
Je pourrais d'un raid forcer le destin
Apparaître sous ta semelle
A chaque rue que tu foules.

Mano Solo - "Entre Nous" (In The Garden, 2007)

PS : Je n'ai pas répondu au mail, pas cette fois, plus.